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LBO : Vers une reprise après le bas de cycle

Fatale au large, la hausse des taux a engendré une baisse de 17% du nombre de deals de buyout, selon CFNEWS. Face aux enjeux de liquidité, les fonds s'appuient sur le secondaire et misent sur des instruments plus flexibles.

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Le marché du LBO temporise. Le nombre de transactions réalisées sur ce segment a reculé de 17 % entre 2023 et 2022, selon les données CFNEWS, passant de 393 deals à 328. Le ralentissement du private equity amorcé fin 2022 s’est ainsi confirmé en 2023, surtout sur le large cap du fait de financements moins disponibles et plus chers. La chute de 12 % en volume et de 30 % en valeur médiane des LBO sur les PME et ETI européennes enregistrées par l’Argos Index met en lumière le retrait des opérations sur l’upper mid-market. « Les transactions ont atteint à l’automne 2023 un point bas sur dix ans, avec une baisse des valorisations de deux tours d’Ebitda depuis le second semestre 2021. Les gros deals ont été moins nombreux mais les opérations valorisées moins de 100 M€ se sont en revanche montrées dynamiques, avec moins de décote du small cap », témoigne Arnaud Petit, président d’Edmond de Rothschild Corporate Finance. Plus on monte en taille, plus les opportunités se font rares. La base de données de CFNEWS recense quatorze LBO supérieurs à 500 M€, contre vingt en 2022 (voir infographie page 27).

Des attentes irréconciliables entre vendeurs et acquéreurs

L’année 2023 a été marquée par la hausse des taux, le ralentissement économique, l’inflation et un contexte géopolitique instable. L’incertitude planant sur l’évolution de la conjoncture et des current tradings a écarté du marché les sociétés cycliques ou de faible croissance. « Une transaction sur trois échoue par un manque d’accord entre vendeur et acheteur sur le prix, y compris à la NAV (Net Asset Value ou valeur liquidative), à laquelle la moitié des deals qui aboutissent sont exécutés », confie Jean-Christel Trabarel, associé fondateur de Jasmin Capital. Quitte à conserver l’actif un peu plus longtemps, en l’attente de jours meilleurs. « Pour un secteur qui a longtemps été porté par des taux bas, il est compliqué de se rendre compte des nouvelles valorisations. Aujourd’hui, la réalité du marché est qu’on ne peut souvent plus vendre à 2,2 ou 3 fois. Il faut accepter que certaines générations de fonds ne déclencheront pas de carried », exprime Roger Caniard, directeur financier de la MACSF. Car le pendant de la contraction des transactions n’est autre que la baisse des redistribution aux LPs. « Pour réaliser des investissements additionnels dans leurs participations ou anticiper des distributions à leurs investisseurs dans l’attente de la cession d’une participation, certains fonds d’investissement ont désormais recours à des financements adossés à leur portefeuille, sur NAV, ou Net Asset Value financing », observe Alexandre Duguay, avocat associé chez Weil, Gotshal & Manges. Si le dividend recap ou le refinancement avec rachat de titres permet de dégager de la liquidité, les conditions de financement plus exigeantes et onéreuses n’ouvrent pas toujours aux entreprises la possibilité d’y recourir.

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